Sortie Arc Images à l'étang de Berre le 13 novembre 2021
Nous partîmes à 8, au top de la parité et du co-voiturage. Le parcours était proposé par Jean-Louis qui avait fait une reconnaissance et qui nous conduisait vers des sites médiévaux ou antiques proches de l'étang de Berre.
Premier arrêt : Miramas le Vieux.
Nous déambulons pendant une bonne heure dans les ruelles médiévales. Ce village perché offre un point de vue super sur l'étang de Berre et la plaine de la Crau. Qui dit village perché, dit village fortifié. Il reste un intéressant vestige de rempart du XIIe que le ville envisage de restaurer. Au ras du sol, une archère nous prouve que l'intérieur de l'enceinte a été remblayée. Tout près des ruines du château fort, un intrigant passage voûté avec un arc brisé. Les ruelles sont bordées de maisons aux façades de pierres très bien restaurées. Zut, le très renommé glacier le Quillé est fermé. Ah rezut, le super resto le Misto n'ouvre que l'aprem. Il ne nous reste qu'à aller contempler l'impressionnant pin d'Alep qui aurait 140 ans et qui développe ses branches biscornues le long du rempart et vient coiffer la route. Il a été classé arbre remarquable de France et le mérite.
Au parking, un sympathique et jovial peintre du village exposait ses œuvres et l'une d'entre nous n'a pas résisté.
Second arrêt : le parc aux dinosaures à Istres.
Aucun risque, ces animaux préhistoriques sont en résine. Mais grandeur nature, et fidèlement reproduits, malgré des couleurs trop vives, ils sont impressionnants.
Pause repas les pieds dans l'eau de l'étang de Berre. On reprend des forces dans la bonne humeur.
Troisième arrêt : le site archéologique de Saint-Blaise.
Passionnant. L'ensemble du site a été habité du néolithique jusqu'au XIVe siècle. Pas mal ! Je ne connais pas la raison de l'abandon du site. Mais comme fin XIVe ce sont les dévastations du sinistre Raymond de Turenne, dit Le Fléau de Provence, on a un indice... Les habitants se seraient-ils réinstallés alors à Saint-Mitre les Remparts ? Simple supputation.
Juste avant le site archéologique proprement dit, se trouvent les restes du village médiéval de Castelveyre (XIIe-XIVe siècles) avec la chapelle romane de St-Blaise qui domine le petit étang de Citis et avec un rempart du XIIIe en bon état, mais restauré sans ménagement. En franchissant ce rempart, on arrive dans le site archéologique.
Et aussitôt, voici un oppidum gaulois, qui fut occupé du VIème au IIème siècle avant JC. On y observe des vestiges d'habitats et surtout un important dispositif de défense daté du VIIe au Ve siècle avant JC, donc antérieur à la fondation de Marseille par les Grecs, et contemporain. Les pierres de la fortification sont non taillées et liées à la terre.
Au IIème siècle avant JC a été édifiée une importante fortification de style grec. Je n'ai pas approfondi pour l'éventuelle présence Grecque sur ce site à cette époque, signalée par certains. Mais cela m'étonne. Cette fortification s'appuie souvent sur la fortification gauloise, ce qui a pour effet de la masquer en grande partie. C'est un mur en grand appareil, fondé au rocher et constitué de très gros blocs parallélépipédiques taillés et agencés avec soin. Cette défense était en cours d'édification lors de la prise du site par les Romains au Ier siècle avant JC. Mais on observe aujourd'hui des portions significatives de cette enceinte.
Abandonné suite à la prise par les Romains, l’oppidum renait dans la deuxième moitié du Vème siècle. Une muraille de défense est construite du Vème au VIIème siècle, sur le même tracé général que les fortifications antérieures, et légèrement à l'intérieur des deux remparts précédents, m’a-t-il semblé. Ce rempart qui nous apparait dans sa globalité se fermait visiblement sur les falaises qui jouait le rôle de rempart naturel.
Enfin le site de St-Blaise révèle un grand nombre de tombes creusées dans le rocher, à l'extérieur de la cité fortifiée. Il semble que l'on ait placé ces tombes dans le site des carrières utilisées pour les remparts et autres constructions.
On peut regretter l'absence quasi totale de panneaux informatifs. Mais heureusement un bâtiment d'accueil du public est en construction et devrait ouvrir en juin 2022. À suivre...