SORTIE PHOTO - Lure 2021

Sortie à Lurs et lure

Nous partîmes à 15, en faisant mieux que la parité. Le parcours était proposé par Jean-Louis qui avait fait une reconnaissance et qui nous conduisait à nouveau dans les traces de Giono et de Pagnol. Les destinations, village de Lurs et montagne de Lure, très proches, n'ont pourtant pas une toponymie commune, contrairement à ce que j'imaginais. Les prévisions météo étaient au top, le temps l'est aussi ! Le parking de notre ancien local a servi d'aire de co-voiturage. D'où nous rejoignons le premier point de rendez-vous, un café de la Brillanne, pour soutenir l'économie locale.

Ensuite, direction Lurs, typique petit village perché sur un éperon qui fait balcon sur la Durance. (Évidemment, difficile d'oublier l'horrible drame de 1952, dont l'accusé, condamné à mort, a été gracié par De Gaulle en 1960. Jean Giono a assisté en voisin à l'intégralité du procès pour le compte d'un journal. «Je ne dis pas que Gaston Dominici n'est pas coupable, je dis qu'on ne m'a pas prouvé qu'il l'était», écrit-il).

Nous déambulons pendant une bonne heure dans les ruelles médiévales. Qui dit village perché, dit village fortifié. Des fortifications, il reste la magnifique porte du beffroi, entrée du village depuis le XVe siècle et le château fort érigé au Xe qui fut assiégé 3 fois pendant les guerres de religion. Il a résisté, mais la chapelle Notre Dame de Vie, hors murs, fut détruite.

Au bout du village, la promenade des évêques est jalonnée de 15 oratoires depuis 1864, et conduit à la chapelle ND de Vie, évidemment reconstruite.

Quittant Lurs, nous continuons en voiture jusqu'au premier pont sur le Lauzon qui domine une belle cascade et des gorges étroites.

Une superbe route en pleine campagne nous mène ensuite à l'abbaye de ND de Lure, enchâssée dans la hêtraie. C'est le bon moment et le bon endroit pour passer aux choses sérieuses : l'opération pique-nique avec échange de victuailles et de boissons. Convivialité et gastrodiversité ont fait bon ménage.

Nous étions à portée d'objectif de 3 énormes tilleuls et d'un noyer tricentenaires. L'abbaye du XIIe qui les a vu naître ne se lasse pas de les contempler. Et le sympathique voisin ermite à la longue barbe blanche, aussi. Mais il ne devrait pas les avoir vu naître ! Dans ces feuillus, magnifiés par l'automne, tout est photogénique : les grosses branches moussues, l'apparition sur ces mastodontes des premières petites feuilles oranges, la transparence des feuilles face au soleil, les étoiles formées par les rayons de soleil passant à travers des petites trouées dans le feuillage, les rayons lumineux parallèles...

Les jeux de lumière sont passionnants. Le contre-jour donne de la profondeur à l'image. En faisant face au soleil, et à ouverture faible, on peut obtenir les rayons en étoile. En ne le regardant pas, et en tâtonnant un peu, on arrive à capter les rayons parallèles (en fait très légèrement divergents bien sûr).

Et en prenant du recul, les érables parsèment de taches rouges vif la hêtraie en train de virer du vert pâle à l'orange pâle. Et les parcelles de cèdres s'entêtent dans le ton bleu vert. L'orange des feuilles et le bleu du ciel, trop facile de profiter de ces couleurs complémentaires pour donner du contraste aussi bien aux photos de paysage qu'à celle de détails.

Nous gagnons en voiture la crête qui sépare le versant Lure et le versant Jabron. Au premier arrêt, c'est un exceptionnel panorama à 360° avec vue sur le rocher de Sisteron, le Ventoux, la Sainte-Victoire, Cheval Blanc, les Écrins, Le Dévoluy... A deux pas, voici un groupe de cairns géants. Le plus grands mesure 3 mètres et a parait-il été élevé en 2000 avec des pierres que les randonneurs ont amenées du monde entier.

C'est la fin du parcours. Certains choisissent de redescendre vers le Jabron, au prix d'un trajet plus long mais magnifique. Les co-voitureurs rentrent par la voie classique, et n'omettent pas un stop au café de St-Étienne les Orgues.

 

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