SORTIE PHOTO - Menton 02- 2020

02 / 2020 – SORTIE PHOTOS « fête des citrons à Menton », 20 au 23 février 2020

Sous titre : un zeste de folie à ARC Images !
Cette sortie a été proposée et organisée par Momo pour la célèbre fête annuelle des citrons et une visite des hauts-villages maralpins.
Nous étions 10. Ah oui, maralpin késako ? C'est un adjectif très utilisé dans le 06. En tout cas, nous autres Bucco-Rhodaniens, sommes mal placés pour ironiser à son sujet.
Tout d'abord, à tout seigneur, tout honneur, un mot sur le citron de Menton.
Il se cultive dans le petit périmètre de Menton, Roquebrune-Cap-Martin, Gorbio, Castellar et Sainte-Agnès où il bénéficie d'un climat ni trop chaud, ni trop froid (suis-je assez précis?). Il a gagné en 2015 une appellation IGP (Indication Géographique Protégée). Mais faut bien reconnaître que cette production est anecdotique : 1700 tonnes par an n'existent pas devant les 14 millions de tonnes produits dans le Monde. Mais finalement, les acteurs économiques et la ville n'ont que plus de mérite à atteindre une telle reconnaissance et une telle célébrité. Et en plus le citron de Menton est excellent, y-compris sa peau qu'il ne faut surtout pas jeter... A noter que les décors de la fête ont nécessité 180 tonnes d'agrumes, qui ne viennent évidemment pas de Menton mais d'Espagne, et qui seront revendus au public en fin de festivités.
1 - MENTON
Menton organise la fête des citrons chaque année fin février. Elle a eu bien lieu aussi cette année, même si peu après notre départ, elle fut écourtée, crise du Covid19 oblige. Elle était placée cette année sous le signe des fêtes du monde, et nous avons donc participé en 2 jours à l'Oktoberfest bavaroise, à la fête des morts mexicaine, à la fête de l'eau de Thaïlande, au carnaval de Venise et à des fêtes chinoises !
Notre visite a commencé de jour par l'exposition des motifs géants d'agrumes dans les jardins Biovès  dits pour l’occasion « des lumières », tout en longueur en face du Casino et sous les fenêtres du Palais de l'Europe. Faut aimer le jaune et l'orange, mais c'est incroyable. Une quinzaine de motifs gigantesques autant que superbes, hauts d'environ 15 m.
La visite du même site de nuit était également excellente avec des illuminations très vives et changeantes et un défilé entre les motifs de jeunes dames équilibristes sur échasses. Ce spectacle incroyable fût victime de son succès, les spectateurs jouant des coudes pour se déplacer à double sens.
Le corso (nocturne) des fruits d'or fait défiler des chars d'agrumes en musique et sous un déluge de confettis. Des groupes folkloriques zigzaguent en dansant entre les chars, toujours aux décors des fêtes du Monde. Et nous faisons de même, ajoutant au joyeux désordre ! En apothéose : un grand et long feu d’artifice est tiré sur la baie.
En duo avec les citrons, se déroule aussi le festival des orchidées au Palais de l'Europe. Ces fleurs superbes et photogéniques sont fréquemment l'objet d'expositions ici ou là, et ce ne fut pas un moment très original.
Indépendamment du festival, la visite de la vieille ville s'impose. Plusieurs courageux décident de grimper au cimetière du Vieux-Château. Le vieux château, pourtant berceau de Menton, n'existe d'ailleurs plus, détruit qu'il été, 3 fois paraît-il, par les guerres ! A la 3ème fois, il n'a pas réussi à repousser. Le cimetière qui occupe l'emplacement du château offre une vue superbe sur la baie, sur le port, sur la vieille ville et en particulier sur la basilique Saint-Michel-Archange. Nous constatons que nombre d'aristocrates russes et britanniques ont élu résidence ici, mais entre nous, ils ne bénéficient plus de la vue.
La basilique elle-même est complètement étouffée par les pâtés de maisons. Difficile d'admirer son style baroque, sauf du cimetière, ou bien du port. Plongée ou contre-plongée donc. Elle possède un intrigant cadran solaire. En passant dessous, faut se tordre le cou pour le voir. Mais depuis le port on le voit bien mieux. S'il est colossal (50 m2), c'était pour que les marins puissent voir l'heure depuis la mer.
Sur le port, on voit le bastion rénové par Cocteau, la grande célébrité mentonnaise. Et on est surpris de voir un baobab bien ventru en forme de bouteille de Perrier qui se demande ce qu'il fait dans une tribu de palmiers élancés.
En remontant du port vers les rues commerçantes, voici le marché couvert, très vivant. Sa magnifique halle date de la fin du XIXe et a été très bien restaurée. Le clocheton lui confère un style baroque, mais on peut observer plusieurs touches d'art nouveau dans les frises en céramique, les mascarons et la marquise métallique.
La rue Longue, très étroite, recèle de beaux hôtels particuliers. La rue Saint-Michel est la rue commerçante par excellence. Elle est en partie bordée d'orangers et c'est là qu'Orange y tient boutique... Ça ne s'invente pas ! La rue Partouneaux est plus aérée. Un petit groupe y a visité l'hôtel luxueux de l'Orangeraie qui a accepté qu'une petite escouade de photographes mitraille ses salons style Belle Époque. Et presque en face, comment ne pas être séduit par deux grandes céramiques et par la marquise Art Nouveau d'un ancien hôtel, hélas en état d’abandon.
Dans toutes ces rues, faut marcher le nez en l’air pour découvrir les longues frises polychromes sous les toits de la ville. Ce sont des œuvres d'art.
A Menton,il y a aussi de superbes parcs et jardins. Deux d'entre nous se sont régalées au jardin botanique du Val Rahmeh qui possède des plantes subtropicales et tropicales. On y trouve même des plantes qui ont disparu du milieu naturel. Ce jardin est aujourd'hui géré par le Museum National d'Histoire Naturelle.
Impossible de ne pas évoquer l'Italie toute proche. Gustave Flaubert écrivait « Menton. L’Italie commence, on le sent dans l’air ». C'est fort juste. L'Italie a envoyé une ribambelle de visiteurs attirés par les citrons, même s'ils en ont bien plus chez eux. Elle avait envoyé longtemps avant beaucoup de personnes maintenant bien intégrées au tissu économique, la restauration en particulier. L'Italie se trouve aussi très présente dans l'architecture de Menton. Le Comté de Nice ne fut en effet rattaché à la France qu'il y a 150 ans, suite à un genre de chantage opéré par Napoléon III à l'égard du royaume de Sardaigne.
2 - LES HAUTS-VILLAGES MARALPINS
Le retour a eu lieu par plusieurs des nombreux villages perchés, médiévaux et fleurant bon l'Italie.
- CASTELLAR
Ce village fut fondé par la famille de Lascaris-Vintimille, dont une branche va aussi fonder Gorbio (voir + loin). Le palais Lascaris date du XVe.
Il a conservé une belle tour-porche coiffée d'une coupole polychrome avec des tuiles vernissées. Le bas est occupé par un resto chic que quelques-uns ont visité.
- SAINTE AGNÈS
Sainte-Agnès est en fait l'extension vers le haut de Menton. Mais non, ça ne fait pas pour autant un double Menton, faut pas pousser ! C'est l'un des 7 "plus beaux villages de France" dans le département, peut-être grâce à sa position en balcon sur la Méditerranée. C'est aussi le plus haut village littoral d'Europe. Trois points remarquables : la falaise, le vieux château, la ligne Maginot. Le village blotti sous la falaise forme avec elle un ensemble très pittoresque. Il reste bien peu de choses du château, détruit par Louis XIV qui tentait de conquérir le comté de Nice. Mais il n'a pas réussi à supprimer le magnifique panorama à 360°. Et enfin, la ligne Maginot protégeait le département des attaques italiennes. Son fort de Sainte-Agnès en très bon état (et ses soldats!) ont résisté victorieusement aux attaques de Mussolini en 1940. Je finirai en disant que Sainte-Agnès est plus authentique que Saint-Paul-de-Vence, ce qui n'engage que moi !
- GORBIO
Village médiéval avec un orme planté en 1713 classé parmi les 100 arbres les plus remarquables de France. Plus anciens encore, la tour Lascaris du XIIIe et le château des Malaussène du XVIe. A noter un cadran solaire daté 1860 au bas de la tour Lascaris. Les Comtes Lascaris de Vintimille furent les premiers seigneurs de Gorbio au XIIe. Les comtes de Malaussène sont une branche de cette famille qui s'est implantée à Gorbio au XVe, puis l'a fortifiée au XVIIe et continue à l'entretenir de nos jours. Ça va, tout le monde s'y retrouve dans les dates ?
ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN
En visitant ce village, nous avons involontairement fait le tour de tous les villages de l'aire du citron de Menton. C'est aussi un magnifique balcon sur la mer et sur Monaco. La forteresse qui domine le village est en bien meilleur état que le château de Sainte-Agnès ! Le donjon est superbe, surtout sous la lumière dorée du milieu d'après-midi. C'est le donjon le plus vieux de France, ce dont tout le monde se f... Depuis le chemin de ronde, une super vue plongeante sur les tout proches toits de tuiles d'où émerge un élégant clocher orange.
- SAINT-JEANNET
Ce village est célèbre pour son « baou » (rocher escarpé). Je te trouve vraiment très ressemblant au Garlaban. Dans le petit monde des géologues, il est bien connu pour une anomalie : les calcaires jurassiques du baou chevauchent des grès du miocène bien plus récents. Faute au soulèvement alpin. Au Garlaban, il y a aussi eu un chevauchement, je ne suis pas sûr que cela explique la ressemblance.
Dans les vieilles rues du village, on s'attarde au vieux lavoir du XIXe siècle, aux pierres polies. En face, un pigeonnier rénové en habitation.
Et surtout, j'ai découvert que c'est à Saint-Jeannet que Hitchcock a tourné en 1954 « la main au collet » avec Cary Grant et Grace Kelly. Le générique du film s'achève d'ailleurs sur la vue du baou. Peut-être pas son film le plus réussi, mais quel duo d'acteurs !
- VENCE
La cathédrale romane, très sobre, a un clocher de type donjon carré. La chapelle des Pénitents Blancs a une belle coupole polychrome en tuiles vernissées qui rappelle celle du Castellar.
Les ruelles pavées sont sympa. Elles conduisent entre autres à une belle fontaine en forme d'urne.
- SAINT-PAUL-DE-VENCE
Grâce à la RN7, cette bourgade n'a rien moins que Paris pour banlieue ! Enfin, surtout dans l'imagination poétique de Charles Trénet.
Il est vrai que c'est un village d'artistes : Montand, Signoret, Modigliani, Utrillo, Matisse, Renoir, Signac, Picasso, et maintenant... les photographes d'ARC Images.
Perché sur un éperon rocheux, ce ravissant village fortifié gardait la frontière avec le royaume de Sardaigne jusqu'en 1870, date d'annexion du comté de Nice.
Pour ceux qui se disent, je ne comprends pas, la Sardaigne est une île, faut rappeler que ce royaume était propriété des ducs de Savoie.
Comment voulez-vous que les enfants ne se mélangent pas les pinceaux en géographie ? Les remparts, toujours en bon état, témoignent de ce rôle à la frontière.
Au milieu de Vence, la fontaine principale, très belle au demeurant est difficile à photographier sans les familles qui se font mitrailler assises sur la margelle.
Voici une sélection de photos.  Gérard Degoutte
 

 

 

 

 

 

 

 
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