02 / 2020 – SORTIE PHOTOS « la Belle de Mai », 8 février2020
Cette sortie a été proposée par JL pour une expo photo et pour la visite de la Friche de la Belle de Mai à Marseille. Nous étions 19, très beau succès de cette sortie !
A l'issue de l'année 2019 de la gastronomie en Provence, l'exposition photos « pause déjeuner » est bien raccord. Elle se déroule aux archives départementales, situées entre les docks et la Belle de Mai et réunissait des photos de grands artistes, Philippe Halsman (dont nous connaissons bien la « jumpologie »), Guy Le Querrec, Henri Moiroud, Jacques Henri Lartigue, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Jean-Philippe Charbonnier, Eve Arnorld, Jacques Windenberger (Aixois), Marc Riboud, Marcos Lopez, Martin Parr (que nous avions vu avec M aux Rencontres d'Arles). Nous avons bénéficié d'une visite commentée, qui nous a permis de bien comprendre l'organisation de cette expo et de la suivre dans un ordre logique.
Ah, la pause déjeuner, sujet a priori banal, mais qui nous concerne tous.
Ah, la pause déjeuner, sujet a priori banal, mais qui nous concerne tous.
On s'attendait un peu à voir surtout des photos de stars, au vu de l'affiche qui montre l'inoubliable Marilyn croquant un sandwich au volant de sa voiture, tout en nous regardant avec complicité. Effectivement, l'expo nous montre Marilyn, Hitchcock, Yves Montand, Gainsbourg (tous 4 par Haltman), Marcel Pagnol, Tino Rossi (tous 2 par Henri Moiroud ), les impayables Laurel et Hardy, Charlie Chaplin dans « les temps modernes » en train de tester la machine à faire manger les ouvriers sur leur lieu de travail (scène culte!), et même Jacques Chirac (par Le Querrec) dont on sait bien qu'il ne refusait pas de se mettre à table... Mais l'expo s'intéresse aussi aux travailleurs, aux familles, à nos déjeuners à la maison ou en ville. Et ce mélange des thèmes permet de voir comment nos habitudes ont évolué entre le début du XXe siècle et celui du XXIe. Aujourd'hui, nous échappons heureusement à la machine à nous faire manger, mais pas à la machine à nous gâcher les repas, j'ai nommé le téléphone portable...
A l'issue de cette exposition visitée en fin de matinée, chacun devine qu'elle va être notre préoccupation. Nous choisissons un resto chaleureux et bondé, les « grandes tables de la friche ». Copieux et abordable.
Et l'après-midi, nous sommes donc à pied d’œuvre pour visiter la friche de la Belle de Mai.
A l'issue de cette exposition visitée en fin de matinée, chacun devine qu'elle va être notre préoccupation. Nous choisissons un resto chaleureux et bondé, les « grandes tables de la friche ». Copieux et abordable.
Et l'après-midi, nous sommes donc à pied d’œuvre pour visiter la friche de la Belle de Mai.
On est dans l'ancienne Manufacture des tabacs de Marseille, fermée en 1990, devenue espace de culture, d'accueil et de spectacles.
La juxtaposition entre ces anciens hangars industriels assez glauques et des espaces d'accueil modernes et conviviaux est osée, surprenante et somme toute réussie.
Des compagnies de théâtre, une station de radio, un restaurant, des galeries, ainsi que de nombreuses associations d'art visuel et de musique se sont peu à peu installées.
Y a même le studio de « plus belle la vie », c'est dire ! Plus belle la vie à la Belle de Mai, ça s'imposait.
La juxtaposition entre ces anciens hangars industriels assez glauques et des espaces d'accueil modernes et conviviaux est osée, surprenante et somme toute réussie.
Des compagnies de théâtre, une station de radio, un restaurant, des galeries, ainsi que de nombreuses associations d'art visuel et de musique se sont peu à peu installées.
Y a même le studio de « plus belle la vie », c'est dire ! Plus belle la vie à la Belle de Mai, ça s'imposait.
C'est également un bon signal d'avoir retenu le nom de friche, et non pas d'ancienne friche, pour qualifier cet espace.
Nous avons donc déambulé par petits groupes dans ce gigantesque espace relooké, où se côtoient une aire de jeux d'enfants dont un wagon-jeux échappé de la gare proche, un impressionnant skatepark, des murs d'escalade, des jardins partagés, un restaurant, une librairie, des salles d'expo, un toit-terrasse panoramique, etc. Le tout est très vivant et très convivial. Belle reconversion. Cet espace aménagé borde et parfois surplombe avec bonheur les voies ferrées qui viennent de Saint-Charles, très fréquentées. Ces voies sont enserrées dans une interminable succession de grandes barres d'immeubles (englobant le lycée St-Charles) au second plan et une incroyable accumulation de poteaux, câbles et barbelés au premier plan. Des graffitis immenses et superbes humanisent quelque peu ce premier plan.
Nous avons donc déambulé par petits groupes dans ce gigantesque espace relooké, où se côtoient une aire de jeux d'enfants dont un wagon-jeux échappé de la gare proche, un impressionnant skatepark, des murs d'escalade, des jardins partagés, un restaurant, une librairie, des salles d'expo, un toit-terrasse panoramique, etc. Le tout est très vivant et très convivial. Belle reconversion. Cet espace aménagé borde et parfois surplombe avec bonheur les voies ferrées qui viennent de Saint-Charles, très fréquentées. Ces voies sont enserrées dans une interminable succession de grandes barres d'immeubles (englobant le lycée St-Charles) au second plan et une incroyable accumulation de poteaux, câbles et barbelés au premier plan. Des graffitis immenses et superbes humanisent quelque peu ce premier plan.
Certains se sont plu à arpenter également l'autre espace qui ne jouxte pas les rails et reste en gros dans l'état du siècle dernier.
Ce sont des couloirs interminables, des passerelles inesthétiques, d'invraisemblables escaliers métalliques qui s'agrippent aux murs de béton et des hangars inhumains.
Ce sont des couloirs interminables, des passerelles inesthétiques, d'invraisemblables escaliers métalliques qui s'agrippent aux murs de béton et des hangars inhumains.
Des graffitis sauvages peinent à ajouter une touche gaie. Certes, des espaces de travail sont parsemés dans l'entrepôt des Manufactures (bureaux, ateliers, salles de réunion, studios…). Nous sommes samedi, et cet ensemble est autant désert que triste.
Mais la juxtaposition entre un secteur désert et triste, et un secteur aménagé et vivant est assez géniale. C'est super de pouvoir se pénétrer un peu de l'ambiance industrielle d'il y a 50 ans. Et ce n'est pas parce que ces lieux ne sont pas sexy que les photos ne peuvent pas être intéressantes. Vous jugerez.... On regrette juste de ne pas trouver d'informations sur le passé industriel de ce lieu, qui fut pourtant le premier employeur de la ville (1000 salariés). Mais peut-être pourrait-on faire la remarque aussi à propos des Docks et d'autres grandes villes que Marseille.
Mais la juxtaposition entre un secteur désert et triste, et un secteur aménagé et vivant est assez géniale. C'est super de pouvoir se pénétrer un peu de l'ambiance industrielle d'il y a 50 ans. Et ce n'est pas parce que ces lieux ne sont pas sexy que les photos ne peuvent pas être intéressantes. Vous jugerez.... On regrette juste de ne pas trouver d'informations sur le passé industriel de ce lieu, qui fut pourtant le premier employeur de la ville (1000 salariés). Mais peut-être pourrait-on faire la remarque aussi à propos des Docks et d'autres grandes villes que Marseille.
Un mot sur les expos, aux styles divers, mais plutôt non convenus.
D'abord, 2 expositions photographiques regroupées sous le titre « prison-miroir » :
- « Détenues » par Bettina Rheims : portraits en 2014 de femmes détenues, celles que l'on refuse de voir dit l'artiste ;
- « Un œil sur le dos » par Arnaud Théval : les gardiens de prison plus faciles à photographier de dos ;
L'exposition « Chibanis La Question », présente des portraits des Chibanis, ces vieux travailleurs maghrébins venus en France après guerre jusque dans les années 70,
abandonnés de tous et que nous ne regardons même pas.
« For Those Who Think Young » par Olivier Millagou nous met face au désenchantement des adolescents.
« Par Hasard » montre les courants et processus créatifs de quelques dizaines d'artistes (peintres, sculpteurs) depuis 1970.
« Sickscreen Land », jeu de mot intraduisible entre « silkscreen, sérigraphie » et « sick, malade » : sérigraphies artisanales dans divers pays, non conformistes et dérangeantes.
D'abord, 2 expositions photographiques regroupées sous le titre « prison-miroir » :
- « Détenues » par Bettina Rheims : portraits en 2014 de femmes détenues, celles que l'on refuse de voir dit l'artiste ;
- « Un œil sur le dos » par Arnaud Théval : les gardiens de prison plus faciles à photographier de dos ;
L'exposition « Chibanis La Question », présente des portraits des Chibanis, ces vieux travailleurs maghrébins venus en France après guerre jusque dans les années 70,
abandonnés de tous et que nous ne regardons même pas.
« For Those Who Think Young » par Olivier Millagou nous met face au désenchantement des adolescents.
« Par Hasard » montre les courants et processus créatifs de quelques dizaines d'artistes (peintres, sculpteurs) depuis 1970.
« Sickscreen Land », jeu de mot intraduisible entre « silkscreen, sérigraphie » et « sick, malade » : sérigraphies artisanales dans divers pays, non conformistes et dérangeantes.
Personnellement, bien que natif de Marseille, j'ai découvert ce lieu très fréquenté et très vivant et je me suis promis d'y revenir, mais en semaine pour le voir au travail. La Ville, ses paysagistes et ses architectes ont fait du beau et bon boulot.
Voici une sélection de photos. Gérard Degoutte