COMPTE-RENDU sortie région de Grasse les 24 et 25 octobre 2016
Nous sommes partis à 14 vers 8h à quatre voitures et un camping car, soit un assez bon remplissage des véhicules, si l'on tient compte de nos origines géographiques éparpillées entre Gardanne et Le Castellet. De plus deux autres se sont autorisé une Grasse matinée en partant astucieusement la veille au soir.
Nous avions réservé deux mobil-homes, une chambre d'hôtel et une place de camping-car dans un camping proche du Loup. J'avais été très content de la qualité des contacts préalable à notre venue, puis j'ai été moyennement mécontent de la qualité de l'accueil sur place. Le sourire et l'ouverture devraient être une qualité de base dans la profession du tourisme (et être gracieux aux environs de Grasse ne serait pas du luxe). Mobil-homes assez spartiates mais corrects pour le prix.
Circuit du samedi : Nous avons effectué un circuit le long du Loup avec les arrêts suivants. Le Loup est un petit fleuve des Alpes-Maritimes, parfois capricieux, mais il s'est comporté en agneau pendant notre séjour. Ça c'est fait.
PONT-SUR-LOUP : restent les piles d'un majestueux viaduc ferroviaire dynamité par les Allemands (le qualificatif majestueux s'applique à l'ouvrage ancien).
LE SAUT DU LOUP : je ne vais pas m'étendre sur le racket de 1 € pour accéder à un belvédère perché sur un piton rocheux qui domine une belle cascade et plusieurs chutes en toboggan. Cette cascade est surtout superbe si on descend dans le lit, mais nous n'étions pas là pour faire du canyoning. L'érosion des bancs calcaires par le courant donne de très belles figures géométriques où se mêlent des angles très saillants et de beaux arrondis. Cela rappelle les cascades du Sautadet dans le Gard, bien plus longues et visitables pour 1 € de moins. Le long des berges, en fait des falaises abruptes, on observe des mini cascades qui vidangent le massif très karstique ; et on peut voir à l'œuvre le processus de formation du tuf, roche poreuse ici non volcanique évidemment, formée par la calcite qui emprisonne des mousses. Le tout est très photogénique, et personnellement la photo m'est revenu à environ 1 c l'unité. Pas de supplément pour les poses longues, synonymes de beaux filets liquides qui attirent toujours l'admiration des photographes débutants, en dehors d'Arc-Images, ça va sans dire.
COURMES : nous pique-niquons dans un pré selon nos us monastiques (carottes râpées, eau minérale, fruits secs), et je ne dis rien de quelques montages de photos très trafiquées par certain et certaine, un tantinet diffamatoires (mais bien sympathiques pour redevenir sérieux). Ensuite ballade dans ce village minuscule avec de belles maisons en pierre jaune bien restaurées ayant su conserver leurs épaisses portes en bois. Tradition et modernité, une belle Porche décapotable (et aussi, faut le dire, sa belle passagère au jean tendance, c'est-à-dire bien massacré) attirent nos regards aussitôt suivis par nos objectifs. On est au bout du monde, le calme y est fracassant, et du coup, pas de café. Demi tour donc, direction Gourdon, ce qui va nous faire franchir le Loup, toujours endormi. Chemin faisant de beaux panoramas sur les falaises de la rive gauche.
GOURDON : c'est un de ces charmants villages perchés, très (trop ?) bien restaurés, dont le cachet est terni par l'abondance de marchands de souvenirs et d'artisans, sans parler des inévitables galeries d'art. Très beau, mais moyennement authentique. Parfaitement touristico-médiéval. Ah, si nous avions connu le sujet de la prochaine exposition, tradition et modernité, nous nous serions gavés ! Il n'en reste pas moins que le château est superbe avec ses tours trapues, et que le panorama vers le Loup et vers la mer de Nice à Théoules est à couper le souffle. Et pour reprendre notre souffle tout en soutenant l'économie locale, nous investissons une taverne pour consommer moult hypocras et cervoises. Et nous convenons de poursuivre réjouissances et festoiements le soir en ripaillant à Tourettes.
BAR-SUR-LOUP : (2 poissons d'un coup) autre village perché, église médiévale et retable, ruelles en escalier, panorama, statue de l'amiral de Grasse qui participa à la guerre d'indépendance américaine. Village qui respire plus l'authentique. Je me suis régalé à visiter l’exposition de céramiques d’art contemporain, Terre en Caves. Nom qui anticipe bien notre soirée.
TOURETTES-SUR-LOUP : sur la route de Vence, un petit groupe a eu la bonne idée de visiter ce superbe village en attendant l'heure du restaurant. J'en reparlerai pour dimanche.
VENCE : a été visité par les autres. Nous n'avons pas été séduits, sans doute parce que, trop pressés, nous nous sommes limités à quelques rues anciennes. Et nous avons en particulier ignoré la chapelle décorée par Matisse.
Repas à la cave de Tourettes qui est un restaurant très bien coté sur les sites classiques et pour lequel Françoise avait aussi de bons échos. Cuisine méditerranéenne traditionnelle. Je l'ai trouvé très bien et l'accueil fut très agréable. La carte n'est pas très riche (2 hors d'oeuvre, 2 plats...), mais cet apparent inconvénient est pour moi un signe positif. Le choix en vins est par contre énorme. Je crois que la plupart d'entre vous a bien apprécié ce lieu et ce moment.
Circuit du dimanche : Nous avions au programme deux grottes possibles, et dans les deux les photos sans flash étaient autorisées. Guilaine et Bruno nous avaient donné des conseils de base, monter les ISO... Nous avons convenu de nous partager en deux groupes, 4 à St-Cézaire, 12 à La Baume.
Grottes St-Cézaire. Pluriel abusif, la grotte est unique. Visite guidée en 40 minutes. Draperies majestueuses, stalactites grandioses, concrétions étoilées, méduse lumineuse et spectacle sonore sur stalactites musicales (extrait du site web). Démonstration d'un traçage à la fluorescéine (qui donne de belles occasions d'images colorées). Finalement, c'était sans doute le meilleur plan pour la photo, bien que le pied n'y soit pas autorisé.
Grotte de Baume Obscure à St-Vallier-de-Thiey. Singulier abusif, la grotte est double ! Suis jamais content, mais nous avons bien visité deux grottes (celle du Cyprès et celle de la Loube), reliées par une galerie. Visite libre avec 6 spectacles son & lumières ; parcours 700 m ; 200 marches à descendre, 250 à monter. Surprenant, mais en fait, on entre par une grotte et on sort par l'autre. En visite libre, nous prenions notre temps pour les photos, mais du coup nous étions sans cesse rattrapés et dépassés par des groupes de touristes moins photo-obsédés. Les conditions de lumière étaient tout-à-fait intéressantes pour bien observer les concrétions et la rivière souterraine, mais pas optimales pour la photo. Difficile compromis dans le choix d'ouverture avec de gros contrastes d'illumination, en plus changeant vite. Ceux qui avaient le pied ont pu limiter le bruit en montant moins les ISO. Quant à moi, j'ai bien aimé ces grottes et j'ai en particulier flashé (au sens figuré) sur les trois petites vasques d'eau verte en cascade (appelées gours verts). Comme toujours, faut essayer de ne pas profiter du spectacle seulement à travers son viseur...
CABRIS : le groupe retrouvant la lumière naturelle se reforme pour un pique-nique dans un parc proche du centre de Cabris. Puis il va soutenir l'économie locale en investissant bruyamment la terrasse du café sur la place. Nous nous y livrons à moult photos déjantées. Nous continuons par la visite de ce village perché, ruelles, vestiges château féodal... Le site de l'office de tourisme se vante que par temps clair, on voit la Corse. Conclusion, le temps n'était pas clair ! Espérons que le Loup n'inondera jamais le Cabris, sinon ça va tourner au massacre.
GRASSE : ruelles tortueuses en escalier, tour Sarrasine carrée, vestiges de remparts, maisons médiévales, superbes hôtels particuliers et belles villas du XVIIIe, casino Belle Époque. Je suis mûr pour écrire des guides touristiques. Ville sympa, mais sans plus selon moi (lumière écrasante en début d'aprem et rues peu animées à l'heure de la sieste). Dans cette ville se développe au XIIe le commerce de peau et de tanneries qui génèrent une forte odeur. Du coup à la renaissance, les fabricants commencent à parfumer leur production de gants, sacs et ceintures, ce qui va expliquer l'essor de la parfumerie et le fait que Grasse soit considérée comme la capitale mondiale du parfum depuis le XVIIe.
Certains ont visité la belle usine Fragonard située en centre ville de Grasse. Elle existe depuis 1782 pour la fabrique de parfums et de savons. Elle prend son nom en 1926 en hommage au celèbre peintre Jean Honoré Fragonard.
TOURETTES : déçu de n'avoir vu que le restaurant la veille, un petit groupe a fini par la visite de ce village médiéval autrefois fortifié. C'est la capitale de la violette (mais à ne pas répéter aux Toulousains). On y découvre entre autres un beffroi du XIe, un pont-levis, un château qui était au centre des remparts, la Grand'rue en demi-cercle "parallèle" au chemin de ronde... Pour finir on termine par un pot sur la grande place extérieure aux remparts. Et là, Momo toujours aussi entreprenante réussit à acheter des chanterelles qui échapperont donc aux restaurateurs.
Merci à chacun pour l'excellente ambiance, pour les sourires, les éclats de rire, etc. Merci aussi à tous ceux qui ont participé aux tâches d'organisation, à l'animation, aux relations avec les responsables du camping, pour les produits partagés dans les pique-niques, pour la rédaction de parties du CR... Plein de petites choses constructives bien utiles à la vie de groupe.
Gérard degoutte,