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Nous étions 19 à partir des environs d'Aix et avons été rejoints par un ancien membre exilé de Fuveau à Gap. Au menu, le meeting aérien de Tallard, organisé depuis 2018. Nous y sommes allés le dimanche, une fois n'est pas coutume, pour assister au show aérien et ne pas nous contenter d'admirer des aéronefs de légende au sol.
L’aérodrome de Gap possède trois pistes de longueur modérée, dont deux sont revêtues et une est en herbe. Il est donc dédié à l’aviation légère, qu'elle soit de loisir ou sportive ou d’affaires. Et les vieux coucous qui souffrent trop en atterrissant sur le bitume sont ici bienvenus !
Les appareils montrés sont d'âge divers, certains construits dans les années 30, d'autres depuis 2020. On découvre des vieux biplans, évidemment dans les plus anciens, mais avec une incroyable exception. Et donc des monoplans à hélice ou à réaction. Et des hélicoptères qui datent des années 1960 à 1990. Il y a beaucoup d'avions militaires, mais aussi quelques civils, sans parler des avions militaires reconvertis.
Le meeting a connu un succès remarquable avec 45 000 visiteurs en pointe le dimanche, un peu trop à notre goût ! Mais nous avons néanmoins et nez en l'air pu observer plus de 30 avions et 5 hélicoptères en vol, certains en voltige ou en simulation de combat. Les effets fumigènes simulent à la perfection les dégâts subis par les avions touchés au combat. La Patrouille de France est en point d'orgue. Et là, les fumigènes sont très colorés, et soulignent artistiquement le ballet des avions. La chorégraphie est au top, normal !
La description des avions est chronologique et distingue bi ou monoplan, hélice ou réaction... On constatera sans surprise, la création de moult avions de chasse à la veille de la seconde guerre.
1 - Les avions biplans.
Le Boeing-Stearman Model 75 est un avion d'entraînement militaire construit aux États-Unis dans les années 1930 et 1941. Après la fin du conflit, des milliers d'avions en surplus sont vendus sur le marché civil et utilisés couramment comme avion de loisir et pour l'agriculture.
Le Bücker Bü 131 Jungmann est un avion d’entraînement qui fut utilisé par la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale. Son premier vol date de 1934 et il fut opérationnel jusqu'en 1976.
Le Stampe SV4 RS est la réplique ULM du légendaire SV-4b conçu et fabriqué en Belgique dans les années 30. Le premier vola fin 2016. Reprise ultra moderne d'un coucou rétro. Qui l'eût cru ?
2 - Les avions monoplans à hélice.
Le Supermarine Spitfire, né en 1936, fut l'un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre. Ses ailes elliptiques le distinguent. Sa minceur lui a donné une vitesse impressionnante. Il resta en service jusque dans les années 50.
Le T6 Texan créé en 1936 est l’avion d’entraînement standard des pilotes de chasse US pendant la Seconde Guerre. Il est ensuite utilisé comme avion d’appui au combat en Corée et au Viêt Nam.
Faisons une parenthèse sur le fameux Zéro qui n'est pas présent à Tallard, et pour cause, il n'en reste qu'un au Monde en état de voler. C'était un bombardier léger utilisé au Japon de 1940 à 1945. Très maniable et à très grand rayon d'action, il a pesé lourd dans l'attaque de Pearl Harbor.
D'où la fabrication du T6 imitation Zéro en 1975 par l’Amicale Aéronautique de Cerny à La Ferté Alais. Elle répondait en particulier à la forte demande de l’industrie cinématographique. Il était moins maniable que le T6 Texan, mais plus rapide grâce entre autres à son hélice à 3 pales.
Le Curtiss P-40 Warhawk fut un chasseur en service aux USA dans les années 40 à 50 et sa version Curtiss H-75 Hawk fut commandée par la France à la veille de la guerre. Après l'invasion, les H-75 HAWK ont continué le combat, sous contrôle des Forces françaises libres et des britanniques.
Le F4U Corsair est un avion militaire américain né en 1940, utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'en 1968.
Le Yakovlev Yak-3 né en 1943, est un redoutable avion de chasse monoplace soviétique de la seconde guerre, utilisé jusqu'en 1952. Son évolution, le Yakovlev Yak-11 est un avion d'entraînement des armées de l'air soviétique et des pays d'Europe de l'Est, entre 1947 et 1962.
Le Dassault Flamant est un avion militaire bimoteur de liaison et d'entraînement développé à la fin des années 1940, en service dans l'armée de l'air française jusqu'en 1983.
Le Piper L-18C, construit aux USA à partir de 50, s'est fait une belle renommée dans l’aviation de loisirs et celle d’affaires. C’est pourtant durant la Seconde Guerre puis au début de la guerre froide qu’il connut ses premiers vrais succès. Le retrait des derniers exemplaires date de 1970.
Son évolution, le Piper L-21A diffère du L-18C par sa puissance, mais bien peu par son aspect. L’armée de Terre en a été dotée dès 1954. Elle l'employa en Algérie jusqu’en 1967. De retour en métropole, il a équipé des écoles d’arme et la brigade alpine. Puis, il fut réformé vers 1970.
Le Broussard en service en France dans les années 1960 à 1990, fut un célèbre avion de liaison, d'observation, d'évacuation et de lutte anti-guérilla.
Le OV-10 Bronco est un avion bimoteur américain d'attaque au sol, de reconnaissance et de guidage d'artillerie. Dès 1964 ses performances d'avion polyvalent lui firent jouer un rôle de premier plan au Viêt Nam. Il eut droit à sa retraite... en 1994.
Le Socata TB30 est destiné à l'apprentissage des futurs pilotes. Entré en service en 1984, il est devenu avec l'Alpha Jet le principal avion d'entraînement de l'Armée de l'air française.
L'Extra EA-330SC est un avion de voltige d'entrainement et de compétition, conçu à partir de 1987 par le constructeur allemand Extra Aircraft.
Le G1 Stol est un ULM à décollage et atterrissage très courts, moins de 20 mètres, créé en 1994. Il n'y a pas plus local car il est fabriqué dans les ateliers de l'aérodrome de Tallard !
Le SIAE-Pilatus PC-21 est un avion d'entraînement militaire avancé construit en Suisse. Premier vol en 2002. En 2016, l'Armée de l'air française en commande dix-sept pour former ses pilotes.
Le jeune Socata TBM 900, né en 2014, est un avion monomoteur conçu et assemblé par le constructeur français Daher. C'est tout simplement le mono-turbopropulseur le plus rapide du marché.
3 - Les avions monoplans à réaction.
Le Sabre F86 est le premier avion de chasse à réaction et ailes en flèches. Il est conçu et créé par North American, en 1950 juste après la Seconde Guerre mondiale. Construit à plusieurs milliers d'exemplaires, cet appareil a été utilisé par une trentaine de pays. Son affrontement avec le MIG-15 pendant la guerre de Corée est un épisode notoire de l'histoire des affrontements aériens.
Le Morane marine est un avion à réaction quadriplace français de la fin des année 50, destiné principalement à des missions de liaison ou de transport léger. Une centaine d'exemplaires était toujours en service à la fin des années 80. Un certain nombre ont été vendus à des opérateurs civils ou exportés. Il était l'un des premiers avions à réaction hyper légers.
L'Alpha Jet, avion franco-allemand d'entraînement et d'attaque au sol construit de 1973 à 1991, équipe la Patrouille de France depuis 1981.
Sa relève est prise par le Mirage 2000 D créé en 1984 qui équipe l'armée de l'air française et peut emporter des missiles nucléaires. Son aile delta rappelle le fameux Mirage III des années 60.
Dernier né des avions de combat français, le Dassault Rafale, entré en service en 2004, est capable d’opérer depuis un porte-avions ou depuis une base à terre.
4 - Les hélicos.
L'Alouette II et son évolution l'Alouette III sont des appareils légers des années 60 dévolus en France aux sauvetages et aux feux de forêt. Le Lama, dérivé de l'Alouette II, sert aux sauvetages en montagne et en particulier à l'État indien dans l'Himalaya. La Gazelle fut construite dans les années 1970 pour remplacer l'Alouette II.
Le NH90 a été conçu dans les années 1990 pour les armées de terre française et de 4 autres pays européens. Il permet de transporter matériel et troupes. Ce jeunot, toujours en service est en train de devenir le seul hélico qui va équiper l'ALAT, aviation légère de l'armée de terre.
Un bilan ?
Ce 3ème meeting a été une grande réussite et a vu passer au total 60 000 personnes le dimanche contre 50 000 espérés. Le salon du Bourget n'a qu'à bien se tenir ! À quand le prochain ? 2026 ?
Mais d'ici là, un incontournable rendez-vous : la projection du jeudi 6 juin !