Sortie ARC Images - Nice 01-2025
Nous partîmes à 13 depuis Trets et environs pour l'exposition « Vivian Maier anthology» à Nice.
1 - L'expo Vivian Maier
L'expo a lieu au musée de la photographie Charles Nègre. De mère française, Vivian Maier a vécu de 1926 à 2009, essentiellement aux USA. De 6 à 12 ans, elle vient en France à Saint-Julien en Champsaur dans la maison familiale de sa mère puis retourne à New-York. Le hasard fit que Vivian et sa mère trouvèrent refuge dans le Bronx chez Jeanne Bertrand, aussi originaire du Champsaur, et qui devint une talentueuse photographe. C'est peut-être ce qui poussa Vivian à acquérir à 25 ans un simple Kodak Brownie puis le fameux Rolleiflex de Leica deux ans plus tard.
Elle prit de nombreuses photos de rue à New York, ville en pleine mutation. Elle y gagne sa vie comme nounou, entre 30 et 40 ans, tout en continuant compulsivement à photographier objets, paysages urbains et personnages anonymes. Pendant onze ans, elle garde les trois jeunes enfants de la famille Gensburg, qu'elle va adorer et qui le lui rendront. Plus tard, dans les années 2000, ils vont d'ailleurs l'aider financièrement. Elle meurt à 81 ans et a traversé la vie dans l'anonymat complet, sans avoir jamais cherché à valoriser ses innombrables clichés noir et blanc, puis couleur. 120 000 négatifs tout de même ! Elle n'en avait développé qu'une bien faible partie. Elle réalisa tout au long de son parcours de photographe beaucoup d'autoportraits, peut-être pour montrer plus ou moins consciemment qu'elle était tout aussi anonyme que les autres.
Ses poses sont tout sauf extravagantes, et son expression reste interrogative, désabusée, jamais souriante sur ses clichés.
En 2007 John Maloof, 25 ans, se rend à une vente aux enchères et tombe sur un amas de négatifs, de diapos et de rouleaux de pellicule non développés. Ce n'est qu'en 2009 qu'il valorise ces clichés qu'il numérise, et tombe sur le nom de leur auteur. Pour alors découvrir sur internet son avis de décès. Il s'attache à reconstituer la biographie de cette artiste méconnue, allant même recueillir des témoignages dans le Champsaur. Il organise en 2011 une première exposition Finding Vivian Maier à Chicago qui rencontre un succès immédiat. Puis il produit un documentaire au même titre qui déclenche le même enthousiasme.
Vivian n'aura connu la gloire qu'à titre posthume, et quelle gloire ! Dommage ? Pas sûr qu'elle aurait voulu de cette gloire...
En tout cas, les 140 photos exposées à Nice font la lumière sur les talents de cette dame, sur son humanisme, tout en laissant une part de mystère, sans doute bienvenue.
2 - Nice is nice
Après ce moment culturel et enrichissant, il restait à ouvrir les yeux sur notre environnement. Le vieux Nice est charmant avec son marché aux fleurs, ses ruelles étroites à l'ambiance italienne, le palais des ducs de Savoie, la place Garibaldi et ses interminables façades décorées en trompe l’oeil , l'immense lion rugissant de Orlinski, le palais de justice et son olivier métallique, symbole de paix, la statue de la liberté, la cathédrale Sainte-Réparate et son superbe dôme aux tuiles vernissées...
Et puis au bout de la promenade des Anglais, en direction de l'Italie, voici une statue en aluminium d'une Fiat 500, parasol, bouée et matelas sur le toit ! Immatriculée 06, bien sûr. Toute l'enfance de certains d'entre nous.
Et ce fut un bon plan de s'arrêter au retour à la magnifique cathédrale Saint-Nicolas, édifice religieux orthodoxe russe. Elle fut édifiée de 1903 à 1912 sur un terrain de la famille tsariste.