CR sortie à la Chartreuse de la Verne 5/2016
Le 21 mai, nous nous sommes retrouvés à 13 dans le massif des Maures, avec en matinée visite de la Chartreuse pour 10 d'entre nous et de Pignans ND des Anges pour les 3 autres, puis pique-nique et ballade en forêt de la Verne pour tous.
Trajet via St-Max, Brignoles, Forcalqueiret... Au sud de l'autoroute Toulon-Nice, nous sortons de notre Provence calcaire et ses garrigues pour pénétrer un massif cristallin et son maquis.
Arc-Images était déjà allé à la Verne en novembre 2015. Au-delà du très beau monastère, nous avions beaucoup apprécié la forêt de châtaigniers. Nous espérions qu'avec un temps moins froid et la présence des feuilles, la forêt nous séduirait encore plus...
Un petit groupe de 3 (Momo, Den, narrateur) choisit de ne pas visiter la chartreuse à nouveau et se rend à Pignans. A Carnoules, sur la N97, une belle locomative à vapeur est exposée. Elle date de 1893 et sort des ateliers du Creusot. Ensuite, visite du village typique de Pignans qui vaut surtout par son beffroi. En prenant un café sur la place du beffroi, nous apprenons que Joseph Vian, frère de Boris, a résidé à coté du café, qu'il était un sculpteur renommé et le barman-cuistot nous montre des moulages de plâtre qui décorent sa salle. Il attire aussi notre attention sur un platane à feuilles de châtaignier. Surprenant, non ? Nous gagnons le sanctuaire de Notre-Dame des Anges formé d'une chapelle et d'un couvent attenant avec cloître. La chapelle comporte de nombreux ex-votos, dont le plus original est un improbable crocodile. Les bâtiments actuels sont de la fin du XIXe, et l'on n'a pas hésité à y accoler au XXe une monumentale antenne-relai qui dénature quelque peu le site, mais lui donne aussi un coté surprenant qui ne manque pas d'amuser des photographes espiègles. Très beau panorama sur la presqu'île de Giens et la rade de Toulon, mais pas facile à photographier avec une ambiance brumeuse.
Les 10 autres (Marie No & Guy F, JL Thierry & fils, André D et Madame, Simone et Jean-Hugues M, Sylvie L, Gilles P) visitent la chartreuse de la Verne et choisissent de le faire avec une guide.
Si le monastère date de 1170, les bâtiments actuels datent du XVIIe et XVIIIe. Ils ont été restaurés dans les années 1990 grâce à des mécènes. Personnellement, je trouve la restauration réussie surtout si l'on observe sur des photos l'état des bâtiments juste avant. Depuis 1982 les lieux sont occupés par les moniales de Bethléem qui vivent dans l'isolement et la contemplation (comme au Thoronet). On peut visiter l'ancien cloître, dont quelques cellules ont été rebâties, la chapelle d'adoration (photos interdites), les restes du moulin à vent, une échauguette, les cuisines (avec une cheminée du XIIe), des arcades et portes décorées en serpentine du XVIIe, l'hôtellerie, la boulangerie avec un four à pain de 5 m, le réfectoire, un pressoir à huile d'olive, le cellier voûté. Un moment d'ambiance particulière, hors du temps. La serpentine est une pierre dure vert sombre que l'on trouve dans les Maures et qui constitue surtout le monumental portail d'accès, aujourd'hui condamné. Les moniales du Thoronet et de la Verne produisent et vendent de nombreuses oeuvres d'art, grandes et belles statues en bois, poteries.
C'est toujours pareil, une visite guidée peut être passionnante mais n'est pas l'idéal pour faire des photos (trop de monde, pas assez de temps). L'idéal est de faire les deux...
Nous nous retrouvons donc tous à la chartreuse et accaparons les deux tables de pique-nique près de la petite fontaine en serpentine. Très bonne ambiance. Merci à G et A d'avoir amené du rosé. Nous sommes en plein dans et sous la châtaigneraie pluriséculaire. Ces arbres très torturés sont magnifiques et photogéniques. Tout notre groupe, ou presque, arrive à rentrer dans un châtaignier creux. Non loin de là, une percée dans la forêt laisse apparaître le côté est de la chartreuse, belle vision.
L'aprem, nous nous balladons en forêt et atteignons 2,5 km plus loin le sommet de l'Argentière où notre regard s'étend jusqu'au golfe de St-Tropez. Le sommet est à 500 m alors que la chartreuse est à 430 m. Je vous laisse juger de l'exploit sportif. On domine aussi la retenue très découpée du barrage de la Verne construit en 1990 pour l'eau potable. Les arbres les plus remarquables sont le chêne liège et le châtaignier. Parmi les fleurs, des immortelles, des asphodèles de très grande taille, la lavande des Maures (ou lavande papillon, dont les fleurs sont pourpres et grosses comparées à celles de Valensole). Au bilan une belle journée et une bonne ambiance. Personnellement un peu déçu par le site de ND des Anges, et finalement les châtaigniers sans leurs feuilles prennent des postures dramatisées plus intéressantes.
Gérard degoutte,